Les jeunes Algériens ne se retrouvent plus dans l’organisation portant leur nom : l’Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA). C’est plus une structure au service d’un parti politique, le FLN, -du moins jusqu’à une certaine période- qu’une organisation citoyenne œuvrant à la prise en charge des problèmes de la jeunesse, lancent de nombreux jeunes, notamment des étudiants qui refusent d’y adhérer. Ces jeunes ne veulent pas parler «politique», encore moins se retrouver au centre de conflits politiques, disent-ils. Et pour cause ! «L’UNJA, c’est le FLN, les manœuvres politiques pour le maintien du FLN au pouvoir en Algérie, la formation de députés et de ministres qui ne servent que leurs propres intérêts… et les conflits en sourdine et parfois, avec grand bruit, entre ses membres pour des objectifs non avoués» disent-ils. D’autres jeunes, abondant dans le même sens, se rappellent «tristement» les turbulences au sein de cette organisation quelques mois avant l’élection présidentielle d’avril 2004. Des agitations, des accusations, des révélations… toute une crise qui témoigne de la prédominance du politique sur les objectifs réels pour lesquels a été créée l’UNJA en juin 1975. La veille de la présidentielle d’avril 2004, deux ailes se sont disputées cette organisation pendant plus d’une année : une qui appelait ouvertement à l’engagement entier de l’UNJA dans la campagne pour la candidature de l’ancien secrétaire général du FLN, Ali
Benflis, et une autre qui affirmait son soutien à l’actuel président de la République. La lutte était acharnée et les conflits portés à la connaissance d’une opinion publique qui n’affichait ni étonnement ni mécontentement. «Cette organisation est bien entretenue pour servir des intérêts purement politiques. Rien d’étonnant de la voir faire l’objet de conflits internes et de mouvements de redressement… C’est comme toutes les organisations et appareils créés spécialement pour les besoins des élections et des manifestations politiques». «Je n’ai rien à y gagner à m’engager dans ce conflit qui n’en est pas le premier. On assiste à ce qui se passe comme de simples observateurs, des témoins d’une partie de l’histoire, sans plus», dit l’un de ces jeunes. L’organisation est restée instable jusqu’au mois de juillet 2005, date de l’élection de l’actuel secrétaire général, Mohammed Madani. Ce dernier avait promis de procéder à une véritable opération d’assainissement dans les rangs de l’organisation de façon à l’engager exclusivement dans des actions qui permettent de répondre aux aspirations des jeunes. Une certaine stabilité est donc revenue au sein de l’organisation, du moins en apparence, mais on ne voit pas de grandes réalisations. La seule nouveauté à l’UNJA, rapporte-t-on, est le projet multimédia. L’accompagnement des jeunes dans leur découverte des technologies de l’information, les recherches sur Internet, la mise à leur disposition de livres numériques… «La génération d’aujourd’hui est une génération numérique. Notre travail consiste à l’accompagner dans ce processus de changement qui s’impose de lui-même», indique l’un des responsables de ce projet, insistant sur le fait que «l’UNJA n’est pas une organisation du FLN. Il y a toutes les tendances politiques». Aussi, poursuit-il, «pas de régionalisme à l’UNJA. Nous sommes présents dans les 48 wilayas du pays». L’information nouvelle, c’est l’organisation de son 7ème congrès national à la mi-avril prochain. Peut-être qu’il y aura des changements à même de permettre une large ouverture sur tous les problèmes des jeunes : éducation, enseignement supérieur, formation
professionnelle, création d’emplois… jusqu’à la participation active aux débats engageant leur avenir et celui de toute la nation.